23 Avril 2013
Après presque 3 semaines dans ce grand pays, nous arrivons dans la capitale argentine. Et de nouveau, nous ressentons de bonnes ondes dans cette ville aux airs parisiens.
Nous logeons dans le charmant quartier San Telmo, un quartier aux faux airs de Montmartre, qui joue le côté rétro avec son vieux marché, ses innombrables antiquaires et sa place centrale, la plaza Dorrego, cœur du quartier et surtout cœur du tango. On croise même dans la rue des carrioles tirées par des chevaux....
Oui, on est à une autre époque !
Vendredi 19 avril, c'était donc l'anniversaire de notre Boubou nationale.
Pour bien commencer cette journée, et une fois n'est pas coutume, nous la laissons faire la grasse matinée... Trop bien !
Puis, journée très cool, à flâner dans notre quartier vraiment très agréable. Autour de la plaza Dorrego, quelques artisans exposent leur travail. Agathe, qui a de la suite dans les idées... et qui en avait déjà repérés à Ushuaia, nous demande un mate pour son anniversaire. Je vous explique : un mate c'est une sorte de pot en bois, recouvert ou non de cuir (pour faire joli) dans lequel on met de la yerba de mate (sorte de feuilles de thé en vrac) et sur lesquelles, on verse de l'eau bouillante. Ça ressemble donc à un pot dans lequel on boit une infusion, sauf que là, on la boit à la paille (en fer). Ici le mate c'est une institution, tout le monde en boit et le partage, car c'est la boisson de l'amitié.
Pour finir cette journée en beauté, et sur demande express de la miss, on s'offre un (très) bon restaurant italien dans notre quartier préféré et Mademoiselle a soufflé sa bougie sur un tiramisu argentin ! Feliz cumpleaños !
Le lendemain, on prend un bus pour le célèbre quartier populaire de la Boca, petit port situé au bord du rio de la Plata, et anciennement quartier d'accueil des immigrants italiens et espagnols.
La rue el Caminito est une véritable palette de couleurs qui explosent sous le soleil radieux, et on apprend d'où vient cette tradition colorée : ce sont les reliquats de peintures utilisées pour les bateaux qui terminaient sur les murs de tôle des maisons les plus proches. Sur certains balcons on aperçoit des marionnettes qui saluent la foule, on croit reconnaitre quelques personnalités célèbres du pays...
Bon, la Boca, malgré sa réputation sulfureuse n'est, dans la journée, qu'un repaire de touristes où les seuls risques sont de se faire délester de quelques pesos pour des souvenirs un peu kitsch, et d'assister à des tangos de deuxième zone, destinés à attirer le public dans des restos eux aussi de deuxième zone...
Mais la Boca c'est aussi un lieu mythique pour tous les argentins fans de fútbol (donc pour tous les argentins !) car c'est là que l'on trouve la Bombera, le fameux stade où le non moins fameux Diego Maradona a fait ses débuts avec le club la Boca Juniors (je fais mon experte, mais tout ça, je viens de le découvrir dans le guide...).
Parmi toutes les effigies que l'on trouve sur les souvenirs, on redécouvre Mafalda qui règne ici en maîtresse (avec Eva Perron, le pape Francisco et les 2 autres papes que sont Maradona et Messi...). Vous vous rappelez, c'est cette petite héroïne de bande dessinée, joufflue et frisée, très mâture pour son âge, n'ayant pas sa langue dans sa poche et assez critique sur le monde ? Souvenirs, souvenirs...
Dans la catégorie des vieux nanards que l'on retrouve ici, on peut citer la plupart de nos vieilles Renault (8, 11, 12, 18...), et Citroën (ami 8, 3 CV), que l'on croyait parties à la casse chez nous. Et bien non, elles ont atterri ici, sont dans état pire que celui dans lequel on les a abandonnées, mais elles roulent toujours !!
Ce matin, on a retrouvé, à l'accueil de notre hôtel, les Kempe, cette famille belge très sympathique que l'on a recroisée il y a quelques jours à Mendoza. Tout le monde est ravi de se retrouver !! On décide de les laisser se reposer après leur nuit de bus... et de passer, dès le lendemain, les quelques jours qu'il nous reste à Buenos Aires, ensemble.
Dimanche c'est LE jour où il faut visiter, ou plutôt flâner dans, Buenos Aires.
Tout commence par la rue Defensa et son marché-vide-grenier qui s'étend sur plusieurs kilomètres, rendez-vous hebdomadaire de tous les touristes et porteños (habitants de Buenos Aires). Là on trouve de tout, beaucoup d'artisanat local et ce qui nous ravit c'est que le souvenir-made-in-China que l'on trouve partout ailleurs n'a pas le droit de citer ici. Bravo ! Les filles ont du mal à résister à autant d'objets si craquants... (le look baroudeuse, c'est sympa, mais avec quelques jolis bijoux c'est mieux !).
Lorsque l'on arrive tous les 8 à la plaza Dorrego on ne la reconnait plus : elle est envahie d'exposants d'antiquités, mais on repère en son cœur, et sous un immense arbre centenaire, une piste de danse récemment installée. Les danseurs sont en train de se préparer, et en toute honnêteté, nous qui n'avons pas envie de payer une fortune pour un show tango-buffet spécialement conçu pour les touristes, on a un peu peur de tomber sur le même type de tango qu'à la Boca... Mais bien au contraire ! On assiste à un pur moment de danse, de vraie. Florès la danseuse a deux partenaires, et chacun des couples se montre gracieux, fusionnel, investi. La danse est envoûtante, sensuelle, tellement latina... Bref c'est beau !
Notre balade dominicale nous conduit au microcentro, quartier central qui abrite la casa rosada, où travaille le gouvernement (non, ce n'est sur un caprice de Madame la Présidente Kirchner que le palais présidentiel ressemble au palais de Barbie, c'est une couleur obtenue à base de chaux et de sang de boeuf que l'on retrouvait fréquemment ici au XIXème siècle) et la plaza de Mayo attenante, connue pour ses locas.
Les locas ce sont ces femmes, mères et grand-mères d'enfants disparus pendant la dictature Argentine qui marchent depuis 30 ans silencieusement tous les jeudis autour de cette place, coiffées d'un fichu blanc. C'est là que l'on a compris la signification de ce fichu blanc, devenu symbole international de la lutte pacifiste contre l'injustice et pour la vérité, que l'on avait déjà vu peint sur plusieurs autres places du pays.
Côté culturel, on a rajouté 2 musées à la liste de ceux déjà visités : le MAMBA, musée d'art moderne, qui, je dois le dire, n'a pas rencontré un enthousiasme délirant chez mes compagnons de voyage... (mais bon, heureusement, il était vraiment petit et en un demi-heure, c'était bouclé...) et le Musée National des Beaux Arts qui lui, a vraiment plu (en même temps, ce musée n'avait pas grand chose de "national" puisque si on lui enlève les Rembrandt, Rubens, Renoir, Zurbaran, El Greco, Goya, Matisse, Gauguin, Picasso, Rodin, Degas... il ne doit rester qu'un poignée d'oeuvres argentines...).
En face du musée, on est allé voir (et photographier) la Floralis Generica, sculpture métallique en forme de fleur géante, symbole de la ville, qui s'ouvre et se ferme avec les levers et couchers de soleil, symbolisant l'espoir qui renaît chaque jour...
Autre site "touristique" que nous avons arpenté : le cimetière de la Recoleta. Bon, alors là, j'avoue, ce n'est pas du meilleur goût, mais on a vu quelques belles réalisations architecturales et surtout, le mausolée où repose la feue célébrissime Eva Perron, épouse du président du même nom, véritable icône argentine, car en plus d'être très belle, et d'être partie très jeune, a beaucoup œuvré pour aider les plus démunis de son pays.
Ces trois jours passés avec les Kempe ont été très agréables : on a beaucoup tchatché avec Benoît et Sophie les parents, évidemment du voyage, des bons plans, des anecdotes, de la logistique..., mais aussi de notre retour, de ce que l'on aimerait changer de notre "vie d'avant", de ce que l'on aimerait garder de ce formidable voyage pour la "vie d'après"... On s'est aperçu que l'on se comprenait parfaitement...
Pour cette dernière ligne droite, eux et nous, allons suivre pratiquement le même itinéraire, donc on pense et on espère les retrouver du côté de la Bolivie ou du Pérou (et oui, encore des noms qui font rêver...).
Margaux et Agathe ont elles aussi beaucoup discuté avec Sacha et Lilou, et comme dirait Agathe : "On a tellement parlé qu'on a la langue toute sèche !".
Du petit déj à la partie de billard du soir, on ne s'est pas quittés, jusqu'à la dernière tortilla dans la brasserie du coin, avant notre vol pour Rio de Janeiro.
A nous les salsas endiablées !!